Qu’est-ce que la vérité ?

Évangile de Jean :

« Pilate rentre dans le prétoire, fait appeler Jésus et lui demande : Es-tu le roi des juifs ?

Et Jésus : dis-tu cela de toi-même ou bien d’autres te l’ont-ils dit ?

Est-ce que je suis juif, moi ? dit Pilate. Ta nation et ses grands prêtres t’ont livré à moi. Qu’est-ce que tu as fait ?

Et Jésus : Ma royauté n’est pas de ce monde. Si ma royauté était de ce monde, mes serviteurs se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux juifs. Mais ma royauté n’est pas d’ici.

Tu es donc roi ? dit Pilate.

Et Jésus : c’est toi qui dit que je suis roi. Je suis né et venu dans ce monde pour témoigner de la vérité. Qui cherche la vérité écoute ma voix.

Qu’est-ce que la vérité ? dit Pilate.

Sur ce, il sort de nouveau et dit aux juifs : je ne trouve en lui rien de condamnable. Et puisque votre coutume veut que je libère un des vôtres à Pâque, voulez-vous que je libère le roi des juifs ?

Ils recommencent à crier : pas lui ! Barrabas ! »

 

La lecture de ce texte m’a marqué pour toujours. Ce texte m’a saisi au sens propre du terme.

Deux recherches de la vérité se font face, incarnées et sincères. L’une religieuse, mystique et l’autre philosophique, sceptique. Elles ne se condamnent pas, elles ne s’excluent pas.

Elles restent l’une et l’autre en moi depuis l’adolescence.

 

 

Le retour de la bigoterie

Nous étions libérés depuis quelques décennies de la tutelle de l’Église Catholique.

De la Révolution Française à mai 68 en passant par la séparation de l’église et de l’état puis Vatican 2, le carcan moral et le contrôle social qui va avec s’étaient relâchés.

Les mécréants n’en étaient plus. Les croyants pouvaient prier sans arrière pensée ou s’avouer indifférents. Même les mystiques, car il en existe encore, pouvaient retrouver le sens profond et la dimension charnelle de l’incarnation de la parole divine…

Le sexe pouvait devenir chose naturelle et joyeuse, les relations entre les hommes et les femmes évoluer vers une subtile combinaison d’égalité de droit et de différences assumées.

Or voici que nous submerge une vague de pudiponderie et de moralisme étroit, enfant monstrueux du féminisme.

Certains hommes et certaines femmes politiques, trop heureux de disposer à bon compte d’une nouvelle religion sans dieu offrent le bras armé de l’État pour renforcer ce nouveau contrôle social. Qu’importe que le droit soit tordu.

Rappelez-moi la définition de bigoterie ?

 

Huysmans, Houellebeck et Macron par Koenig

Je vous propose aujourd’hui cette intéressante chronique de Gaspard Koenig publiée dans les Echos. Koenig rapproche le roman « Soumission » de Houellebeck de l’élection d’Emmanuel Macron. N’ayant pas lu ce roman, je m’en remets avec confiance à la lecture de Koenig. Le rapprochement est étonnant mais parfois discutable. Les réflexions qu’ils en tirent sont à prendre telles quelles mais aussi « en creux » en cherchant ce qui n’est pas dit dans la chronique, s’agissant d’un roman inspiré du monde de Huysmans qui n’est pas très optimiste. Le propos (la société individualiste) est sans aucun doute intéressant mais loin d’être trivial et encore moins clos. La situation d’aujourd’hui n’est peut-être pas si flatteuse que ça.

https://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/030396835843-quand-houellebecq-annoncait-macron-2095996.php#xtor=EPR-130

Pour ceux qui veulent aller (un peu) plus loin concernant l’influence de Huysmans sur Houellebeck, je vous propose un lien vers la chronique littéraire du Point écrit à l’occasion de la sortie de « Soumission ».

Bonne lecture !

http://www.lepoint.fr/culture/soumission-au-dela-du-scandale-l-hommage-de-houellebecq-a-huysmans-06-01-2015-1894366_3.php

 

Ignorance et inconnaissance

Nous savons que l’ignorance peut provenir simplement d’un manque d’information. Elle peut, de plus, provenir d’un manque de ces connaissances qui permettent de structurer, de comprendre et d’exploiter les informations. Elle peut être aussi la conséquence paradoxale de l’extension des connaissances. Plus je sais, plus je découvre ce que je ne sais pas. C’est la face lumineuse de l’ignorance. Mais nous savons maintenant que l’ignorance peut être produite sciemment dans un but précis (économique, politique, etc.). C’est la face sombre de l’ignorance. Celle qu’on nous fait prendre pour le savoir.

Au XIVème siècle, en Angleterre, un moine a écrit un texte mystique connu sous le titre « Le nuage d’inconnaissance ». Ce texte que j’ai sur ma table de nuit, je ne l’ai pas encore lu. Mais je suis fasciné par son titre qui, pour moi, est une des plus belles images de l’homme priant saisi dans le dialogue avec Celui dont il accepte de rien savoir. C’est en quelque sorte le silence face au mystère de la vie, de la création et du Créateur disent les croyants. On parle aussi de Docte Ignorance.

 

Mme le rabbin

Une collègue, Sandrine, me signale un documentaire très intéressant qu’elle a vu sur la chaine parlementaire (LCP).

Il s’agit d’un documentaire sur le 2ème femme rabbin de France.

Après des études de médecine en Israël et un début de carrière dans le journalisme, Delphine Horvilleur a voulu devenir rabbin, ce qu’elle n’a pu faire qu’en se rendant aux Etats-Unis.  De retour en France, elle combine sa vie de famille et son rabbinat. Son statut novateur et sa lecture originale des textes sacrés s’inscrivent pour autant dans le respect de tradition. Et la tradition, c’est aussi la diversité des interprétations. Je vous laisse découvrir cette figure exceptionnelle.

Le documentaire dure 51 minutes.

http://replay.publicsenat.fr/vod/documentaire/delphine-horvilleur,-madame-le-rabbin/172100