Le coup de gueule du jour

En ce lendemain d’élections, Henriane nous délivre son nouveau coup de gueule. Paru également sur le site de l’Alternative Crédible

Un ami m’expliquait combien notre République tant aimée était démocratique : tout y est fait pour que nous nous exprimions : nous élisons toutes les instances qui comptent et avons recours au Conseil constitutionnel à chaque fois que nécessaire. Mais alors, nous demandait-il, pourquoi avons-nous tous l’impression que l’on ne nous écoute pas, et je l’avoue, j’ai personnellement l’impression de  n’être même pas entendue.

Depuis, je m’interroge sur ce paradoxe démocratique. Il me semble qu’il y a trois raisons à ce ressenti qui est sans doute plus qu’un ressenti.

Tout d’abord, tous les recours auxquels nous aurions droit ne me paraissent pas si facile d’accès. S’il ne m’en avait pas parlé, je n’aurais même pas envisagé de les rechercher. Mais maintenant que je sais que cela existe, vais-je pour autant y recourir ?  Non, pour la bonne et simple raison que je pars battue. Un vieux reste de croyance populaire si souvent confirmée que le pot de terre ne peut rien contre le pot de fer. Ajouté au fait que seule, je suis persuadée de n’être rien. Je ne peux assurément pas être écoutée, je n’ai même pas envie de parler !

Pour ce qui concerne les élections diverses, le sentiment de ne pas être écoutée est aussi vivace. J’exclus cependant le vote des maires dans les petites agglomérations, qui reste pour moi la plus importante et la plus démocratique des élections. La campagne et le résultat de ces dernières élections sont éloquents : expliquez-moi comment le Socialiste de toujours peut s’estimer entendu quand il est contraint de voter pour le Républicain, et bien évidemment, j’ai autant d’interrogations pour le Républicain allant voter pour le Socialiste. Sans parler des alliances sans queue ni tête qui vont permettre à certains d’avoir un siège mais qui concrètement ne permettra pas à la démocratie d’avancer tant la majorité sera difficile à obtenir. Résultat, à Marseille, on va créer une instance supplémentaire, pour prendre en compte les pÔvres socialistes qui se sont désistés. Qui va payer cette instance ? Nous les contribuables. Non seulement on nous demande de ne plus exprimer dans les urnes notre plus grande conviction, mais en plus on nous le fait payer, alors que l’on n’arrête pas de dire que l’on n’en peut plus de payer, et qu’on n’en peut plus du mille feuilles administratif. Peut-on se sentir un seul instant écouté ?

Enfin, pour toutes les nouvelles lois qui nous tombent dessus, qui s’ajoutent aux précédentes, combien de professionnels concernés par la dite-loi ne s’est jamais gratté la tête en se demandant qui avait pu écrire une telle ineptie ? J’aurais peut-être moins de mal à compter ceux qui trouvent que la nouvelle loi leur sauve la vie… Société civile as-tu le sentiment d’être entendue, écoutée ?

Je confirme, je continue à beaucoup aimer la pancarte de la chaine humaine d’il y a 15 jours : Ce n’est pas le climat qu’il faut changer, c’est le système.

 

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